2. La décarbonation, le développement durable et la RSE

2.4. L’utilisation de fibres naturelles ou biosourcées

Les fibres naturelles sont d'origine animale ou végétale. Les plus utilisées sont les fibres de coton, lin et chanvre, ou encore de sisal, jute, kénaf ou coco.
Les produits biosourcés sont des produits industriels non alimentaires obtenus à partir de matières premières renouvelables issues de la biomasse (végétaux par exemple).
En substituant les matières premières fossiles utilisées par l'industrie, cette filière contribue à réduire la dépendance aux ressources fossiles et certains impacts environnementaux et sanitaires de nos biens de consommation.
Ce type de fibres possède des avantages par rapport aux fibres de verre employés dans plusieurs secteurs comme le nautisme, l'automobile ou l'aéronautique.
 Les fibres naturelles sont plus légères que le verre et le carbone, leur production est moins énergivore et elles atténuent davantage le bruit, notamment en cabine d’avion pour le confort des passagers. Elles permettent d’envisager plusieurs centaines de kilogrammes d’économie sur un avion ou sur du matériel ferroviaire et plusieurs dizaines de kilogrammes sur un véhicule automobile.
Néanmoins elles présentent des inconvénients qui sont principalement des caractéristiques inférieures aux fibres de carbone. De ce fait elles ne peuvent pas être utilisées sur des structures fortement sollicitées.
Les applications sont variées et les renforts se présentent sous forme de tissus techniques pour thermodurcissables et pour thermoplastiques.
Par exemple :
  • des casques d’équitation :
utilisées pour les casques d'équitation, les fibres naturelles peuvent remplacer avantageusement les fibres de verre notamment grâce à sa légèreté et sa capacité à absorber les chocs, mais aussi car les fibres de lin sont locales, écologiques, recyclables et renouvelables.
casque
Casque d'équitation
  • des éléments de carrosserie d’automobile (de compétition) :
ainsi pour Porsche, l’avantage dans l’utilisation des fibres de lin est évident sur le plan environnemental :  “Les pièces non structurelles façonnées dans des matériaux composites armés de fibres naturelles offrent les mêmes avantages en termes de résistance et d’allègement que celles moulées en polymère renforcé de fibre de carbone. En revanche, leur fabrication est moins énergivore et plus économique : elle émet environ 75 % de CO2 en moins qu’une pièce en fibre de carbone ».
carrosserie fibre de lin
Carrosserie avant d’une automobile de compétition
habillage Porte en lin
Intérieur de portière de voiture (95 gr de CO2 au lieu de 130 traditionnellement)
  • des coques et ponts de voiliers de plaisance :
l’utilisation de fibres de lin sur un voilier montre un petit surcoût (de quelques %) et un surpoids de quelques dizaines de kilogrammes, mais plus la demande augmentera, plus les coûts vont diminuer. Le lin est local, il vient de Normandie et plus de Chine.
La fibre de lin se révèle plus agréable à travailler que la fibre de verre car elle est beaucoup moins irritante, et pour les conditions de travail, c’est incomparable : la poussière n’est pas agressive, contrairement à celle de la fibre de verre
Dans la construction des parois et des sandwich, le feutre a été remplacé par du liège, et la mousse synthétique par de la mousse PET, à base de bouteilles en plastique recyclées.
Virgin Mojito
Voilier de série en fibres de lin (le Virgin Mojito)