2. La décarbonation, le développement durable et la RSE

2.3. Les matériaux et structures intelligents

Les matériaux et structures intelligents, c’est-à-dire sensibles, adaptatifs et évolutifs :
Ils possèdent des fonctions qui leur permettent de se comporter comme un capteur (détecter des signaux), un actionneur (effectuer une action sur son environnement) ou parfois comme un processeur (traiter, comparer, stocker des informations).
Ces matériaux sont capables de modifier spontanément leurs propriétés physiques en réponse à des excitations naturelles ou provoquées venant de l'extérieur ou de l'intérieur du matériau.
Par exemple, il devient possible de détecter des faiblesses de structures dans le revêtement d'un avion, des fissures apparaissant dans un bâtiment ou un barrage en béton ; ils permettent de réduire les vibrations de pales d’hélicoptère, ou ils peuvent être insérer dans les artères sous forme de filtres qui se déploieront pour réduire le risque de dispersion de caillots sanguins.
Regardons de plus près deux types de matériaux intelligents :
Les matériaux à mémoire de forme :
ils sont emblématiques des matériaux intelligents : déformés à froid, ils retrouvent leur forme de départ au-delà d'une certaine température par suite d'un changement de phase. Le principe physique de base repose sur une transformation réversible.
On peut citer comme exemple d’utilisation des secteurs comme l’industrie biomédicale (implant, prothèses, agrafes orthopédiques, fils pour appareils orthodontiques, corbeilles pour calculs rénaux ou encore des stents coronaires), l’aéronautique (décalage de fréquences nuisibles, atténuation de bruits), l’aérospatiale (déploiement d’antennes), l’horlogerie (ressort dans le mécanisme d’une montre), le nucléaire (tubes), le bâtiment (lamelle de matériau mémoire de forme pour renforcer par précontrainte le béton pour la construction de ponts, structure anti-sismique).
Stent : actif ou nu, comme se déroule la pose d'un stent ?
Un stent coronaire
En images : déploiement réussi d'une antenne expérimentale japonaise
Une antenne déployable de satellite
Les matériaux composites auto-réparables ou auto-cicatrisants:
Ils le sont essentiellement au niveau du matériau de la matrice, pas de la fibre.
Pourquoi uniquement au niveau de la matrice ? Parce que faire retrouver à la fibre la continuité mécanique nécessaire au passage des contraintes n’est pas envisageable aujourd’hui.
Par contre pour régénérer ou auto-réparer les matrices, plusieurs procédés ont été imaginés. Ils consistent à permettre localement, à l’endroit du choc qui a provoqué une fissure, la présence de capsules, nodules ou micro-tubes remplis de constituants de la réparation (par exemple : catalyseurs, solvants, durcisseurs et résines de base). Ces derniers rompus lors du choc s’infiltrent, se mélangent et reconstituent la matrice par polymérisation.
autocicatrisation
Illustration d'une réparation auto réalisatrice